Visite au Château de Brest
Dimancher 2 Mars , Mamour et moi sommes aller sur Brest nous baladés et visiter un château .
Musée Nationnal de la Marine.
Histoire du château
Miraculeusement épargné, le château médiéval est le monument historique le plus ancien de Brest. Dix-sept siècles d’histoire abritent aujourd’hui le musée national de la Marine.
Maintes fois remanié au fil du temps, le château témoigne d’un destin mêlé à celui de la mer, à l’histoire d’une ville, d’une région et d’un pays tout entier. Ce patrimoine exceptionnel est classé monument historique depuis 1923.
Le site est fréquenté dès le Paléolithique inférieur (– 300 000). Au Néolithique (– 5000 / – 2000) des agriculteurs s’y installent. Les côtes sont connues par d’autres peuples dès les VIe et IVe siècles et l’éperon rocheux sur lequel le château est actuellement installé, est occupé à la fin de l’Âge du Fer. Le début d’un véritable habitat n’est cependant avéré qu’à l’époque romaine
La menace d’invasions barbares et l’éclatement de l’empire romain entraînent la fortification de nombreux sites, dont celui de Brest, vers 260, sous le règne de Postumus. De ce castellum, une muraille de 185 mètres reste encore visible. Son parement externe en moellons et briques (opus mixtum) est facilement repérable sur 1 à 2 mètres de hauteur. Cette muraille fut certainement complétée d’une courtine sur les trois autres côtés, en trapèze régulier sur laquelle s’élevait une dizaine de tourelles. Celles-ci furent détruites, les dernières sur ordre de Vauban en 1685. Une poterne marquait l’entrée du castellum. Une garnison d’un millier de personnes y était cantonnée pour surveiller la rade et l’entrée de la Penfeld, petite rivière qui s’y jette dans un estuaire profond. A la fin de l’empire romain, le castellum est un site capital par sa position charnière entre Europe du Nord et Europe du Sud.
Au XIe siècle, le castellum est toujours une place forte. Il appartient alors aux vicomtes de Léon installés à Morlaix, qui accablés de dettes le cèdent en 1240 à Jean Ier le Roux. A cette époque, il abrite, sans doute, un petit groupe d’habitations, et une église : Notre-Dame de Pitié. La mort du duc Jean III entraîne des querelles successorales entre Jean de Montfort, (demi-frère du duc) et Jeanne de Penthièvre, sa cousine, mariée à Charles de Blois (neveu du roi de France, Philippe VI de Valois). Le roi Édouard III d’Angleterre soutient Jean de Montfort, alors que la cour des pairs du royaume tranche en faveur de Charles de Blois. Jean de Montfort capturé, les Anglais interviennent et soutiennent son épouse Jeanne de Flandre qui poursuit la lutte. Edouard III souhaite ainsi procurer un port à ses flottes en route vers Bordeaux et la Guyenne.
En 1342, les troupes anglaises occupent le port de Brest, ainsi que le château (environ trois cent hommes y résident). La défense du château est renforcée, les tentatives de siège échouent, tel celui de Du Guesclin (1373). La bourgade, sise dans le château, se développe à pas comptés. Officiellement Brest est rendue à Jean de Montfort, mais la ville est sous tutelle anglaise.
Peu à peu, alors que la paix se dessine avec le royaume de France, les Anglais renoncent à entretenir cette place trop coûteuse et partent définitivement en 1397. Le duc de Bretagne rachète Brest.
Anne de Bretagne séjourne à Brest en 1505, à l’occasion du pèlerinage qu’elle effectue pour obtenir la guérison de son époux Louis XII, roi de France. Le château dans lequel elle demeure, n’a plus rien à voir avec la forteresse occupée par les Anglais. Il s’agit désormais d’une résidence ducale moderne et spacieuse. Tout au long du XVe siècle, d’importants travaux sont entrepris. Il faut adapter le château à la nouvelle artillerie, en bâtissant le ravelin, les tours Paradis et la tour Madeleine. Les murs épais de 5 mètres ne cèdent pas sous les boulets. Un logis-porte défend l’entrée. La création de logements agrémente le château. Les tours Nord et Duchesse Anne abritent les appartements et forment ainsi le donjon
Un bastion face à la Sainte Ligue
A la fin du XVIe siècle, la forteresse se distingue très nettement de la ville. Une séparation entre militaires et civils s’opère et les habitations de la ville close sont détruites. En 1592, le siège de la justice royale est transféré à Saint-Renan : Brest reste une petite ville.
Le gouverneur, autorité suprême de Brest et représentant du roi, réside au château. Nommé à ce poste en 1552, le duc d’Étampes réadapte les défenses du château à travers la construction du bastion dit de Sourdéac (du nom du gouverneur qui en commanda l’achèvement) et de la caserne Plougastel dans la cour du château. La tour Madeleine est transformée pour s’adapter à l’artillerie. La création de salles basses nécessite l’exhaussement du sol de la cour du donjon, tandis que la fausse-braie renforce la muraille entre la tour Madeleine et les tours Paradis face aux tirs de canon.
De 1589 à 1598 les guerres de la Ligue sévissent. La place de Brest est ralliée à la cause royaliste. De juin à novembre 1592, cinq à six mille ligueurs assiègent la ville, mais le gouverneur Sourdéac supporte ce siège et impose une trêve.
Au XVIIe siècle, Richelieu, désireux de doter la monarchie d’une marine puissante, fait entreprendre des travaux à Brest qui avait sa faveur. La population de la cité, qui s’est unie avec celle de Recouvrance en 1681, augmente alors nettement.
Mais c’est Colbert, ministre en titre de la marine, qui donne à Brest son véritable essor, avec le chevalier de Clerville et l’intendant de Seuil, responsables des premiers programmes de construction de l’arsenal entre 1670 et 1680. Dans le même temps, on se préoccupe de la défense de la ville et du port. Vauban intervient, entre 1683 et 1695 ; il aménage des batteries à l’entrée du goulet (Camaret et Bertheaume) et se rend cinq fois à Brest à cet effet. De nouveaux aménagements sont réalisés au château : destruction des toitures en poivrières du donjon et des tours romaines, installation de plates-formes pour les canons et l’élargissement des courtines.
Après l’intervention de Vauban, qui agit également sur le plan de la ville auquel il donne un tracé orthogonal, le château n’évoluera plus beaucoup. Brest devient le plus important port de marine de guerre pour l’Atlantique, son destin lui étant désormais intimement lié.
La cour du château abritait plusieurs casernes construites entre les XVIe et XIXe siècles . L’une d’elles, la caserne Plougastel fut classée monument historique après la seconde guerre mondiale. Détruites par les bombardements alliés en 1944, elles furent remplacées par la préfecture maritime, due à l’architecte Guth et achevée en 1953. Siège du Commandement pour l’Atlantique, des souterrains abritent aussi le commandement de la Force Océanique stratégique. Le château de Brest conserve ainsi une trace de sa vocation militaire.
Le musée national de la Marine, présent dans ces murs retrace l’histoire de la marine et atteste des liens étroits entre cette histoire et la ville de Brest. Il est en quelque sorte héritier de la salle de modèles de navires. Installées en 1826 au premier étage de l’atelier de sculptures de l’arsenal de Brest, les collections, évacuées à Morlaix pendant la seconde guerre mondiale, furent transférées en 1958 dans les tours Paradis du château. Une extension du musée dans le donjon est réalisée en 1985. Depuis, des aménagements successifs ont permis d’organiser des expositions, d’améliorer l’accueil des visiteurs et d’installer une boutique.